Un nouveau paradigme bien pensé, bien fondé et bien mis en place crée les conditions d’une Madagascar prospère et d’une population heureuse.


Un paradigme, je le rappelle, est le logiciel invisible d’une société, c’est la façon de penser collective,

une sorte de cadre qui détermine ce que la société accepte comme étant “normal”,

une façon de penser et d’agir—collectivement.

  • Comment on organise le pouvoir?
  • Comment on assure le bien-être de la population?
  • Comment on perçoit le rôle des citoyens?

Avant toute chose, il est tellement nécessaire de rappeller qu’il n’y a pas qu’une seule forme de démocratie et le fait qu’une forme de démocratie donnée ne semble pas marcher ou ne marche pas du tout ne veut pas dire qu’il faut espérer et appeler à la dictature.

Il existe plusieurs formes de démocraties dans le monde, et celles qui marchent le plus sont souvent les plus discrètes, et les moins charismatiques.


Ceci ferait partie d’une série de posts sur ce qui existe déjà, ou a existé, et qui marche et pourrait être une source d’inspiration pour Madagascar.


Comme celle de la Suisse 🇨🇭


Là-bas, la démocratie ne veut pas juste dire: élection.

Une fois tous les 4-5 ans, on fait des élections, on appelle les gens à faire la fête avec quelques slogans ici et là et celui ou celle qui sait le plus faire danser et amuser les gens va recevoir le plus de votes.

Non.

Chez eux, ça ne marche pas comme ça.

En Suisse, les citoyens participent directement aux décisions qui concernent le pays, et cela plusieurs fois par an.

Ce ne sont pas des représentants élus qui font comme bon leur semblent.

Ce sont les citoyens qui ont leurs mots à dire à chaque décision qui les concerne.

Les Suisses votent plusieurs fois par an.

Dans leur boîte aux lettres, ils reçoivent régulièrement une enveloppe avec une lettre à propos de lois proposées au Parlement.

Ils votent alors OUI ou NON.

Imaginons que le pays est une sorte de logiciel (le paradigme), ces lettres que les Suisses reçoivent sont une sorte d’update ou mise à jour.

Ils peuvent valider la mise à jour, ou la refuser.

A Madagascar, cela pourrait se traduire par:

  • l’Antenimiera (le Parlement) ne vote aucune loi de par lui-même;
  • chaque citoyen a son mot à dire sur chaque loi à voter;
  • chaque citoyen est donc impliqué activement

Bien évidemment, cela ne marche qu’avec des citoyens qui savent lire et écrire, et qui comprennent comment fonctionne le système et quelles sont les implications de telles ou telles actions et inactions.

Trouver un moyen pour que ça marche (et bien) pour cette société-ci est un exercice intellectuel et pratique bien fascinant.

A adapter donc, et non à copier bêtement.


En Suisse, si tu as une idée pour mettre à jour une loi donnée ou pour en proposer une nouvelle, tu peux la proposer.

Comment?

Par exemple, tu sens que ton quartier a besoin d’un parc pour que les enfants puissent jouer dans un espace vert et grand, et pour que tu puisses te reposer, assis sur un banc, lire un livre et écouter les oiseaux, ou jouer au fanorona avec tes amis.

Eh bien, tu peux déposer une pétition.

Quelques centaines de signatures peuvent être suffisantes pour que le fokontany examine ton idée.

Ensuite, dans ton quartier, vous procédez à un vote.

De même, si tu t’opposes à un projet que tu juges inutile voire nuisible, comme la construction d’une bâtisse de mauvais goût dans le Rova par exemple, tu peux procéder de la même façon.

Et tu peux faire cela à l’échelle nationale, le nombre de signatures requis augmente en conséquence.


En Suisse, il n’y a pas de centralisation à outrance comme c’est le cas en France où tout est centralisé à Paris, ou à—vous l’avez deviné—Madagascar où tout est centralisé à Antananarivo.

Bien au contraire, ils sont libérés de toute centralisation et libres de choisir comment ils vont procéder dans leur fokontany, dans leur quartier, dans leur ville.

Et c’est quelque chose qui contribue à faire de la Suisse le pays d’Europe le plus libre et le plus développé aussi.


Qui connait le nom du président de la Suisse en exercice?

Et d’avant?

C’est ce qui fait aussi la beauté de la chose, en Suisse ils ne votent pas pour un visage, pour un charisme, pour un ego, pour le premier beau-parleur venu.

Ils votent pour des idées, pour leurs idées, pour ton idée.

Pour que les meilleures idées gagnent, et non celui qui sait le plus faire la fête et promettre et, avant tout ça, à convaincre un prêteur qui va lui prêter l’argent pour faire sa campagne.

Oui, prêter, car ça vient avec des conditions.

Et ces conditions, le citoyen ne le sait pas.

Et qui est ce prêteur, le citoyen ne le sait pas.

C’est donc ce prêteur (ou ces prêteurs) qui est réellement aux commandes du pays avec ses propres intérêts qui priment sur le bien commun de tout le monde.

En Suisse, le président est élu tous les ans par le Conseil fédéral (qui est une sorte de gouvernement).

Les rôles du président se limitent à:

  • présider les réunions du gouvernement;
  • représenter la Suisse à l’étranger;

Voilà, en gros.

Le président n’a pas plus de pouvoir que les autres membres du Conseil fédéral (qui sont comme des ministres).

Et le Conseil fédéral est élu par le peuple.


Voilà.

Brièvement, très brièvement, et avec quelques analogies pour que l’on puisse se retrouver à Madagascar, et pour Madagascar.

Encore une fois, à adapter, wisely, et non à copier coller, bêtement.


PS: comme d’habitue, la traduction en malgache va venir après, et les éventuelles coquilles ou fautes d’inattention seraient rectifiées de même—après